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Le château du Bois Gamats

De l'occupation Allemande au QG du Général Bradley

Le château du Bois Gamats

Siège de l'état-major allemand de 1940 à 1944, le château a accueilli les généraux américains Patton et Bradley en août de la même année. Et c'est là que Leclerc est venu défendre la Libération de Paris.

Le château du Bois-Gamats, construit au XIXe siècle, a été théâtre d'une histoire exceptionnelle pendant la Seconde Guerre mondiale. |Voir en plein écran
Du château du Bois-Gamats, on a une vue plongeante sur la Mayenne et sur la ville de Laval. On comprend tout de suite l'intérêt stratégique de cet édifice situé à proximité de l'aérodrome. D'où son histoire mouvementée pendant la Seconde Guerre mondiale. Une histoire pourtant très secrète que nous révèle André Jaud, son actuel propriétaire et le créateur des hypermarchés Leclerc à Laval.
« Le château a été occupé par les Allemands qui y ont installé leur état-major. » André Jaud nous conduit dans un petit véhicule électrique à travers sa propriété. Les vestiges de cette occupation pourtant longue (de 1940 à août 1944) sont très limités. « Les Allemands ont tout brûlé comme ils le faisaient à chaque fois au moment de la Libération, avant de prendre la fuite », précise Michel Poirier, passionné d'histoire et ami d'André Jaud.
Une boîte de nuit allemande !
Pas de photos, ni de documents d'époque. Il faut un peu d'imagination pour redonner vie à ces lieux. Là, un mur servait d'appui à une mitrailleuse. Ailleurs, un vaste terre-plein accueillait l'administration de cette kommandantur. Il n'en reste qu'un escalier et quelques marches. « Tout a été rasé par le précédent propriétaire, le comte de Banville. Il voulait que les lieux redeviennent comme avant. »
Un gros câble de téléphone, qu'André Jaud tient dans la main, dit tout de l'importance des lieux. « Il reliait le château à la poste de Laval. » Plus curieux, André Jaud nous présente ce qui reste de l'ancien château. Les Allemands l'avaient meublé et équipé. « C'est un ancien menuisier, qui travaillait à l'époque sur le chantier, qui m'a rapporté son histoire. Il servait de boîte de nuit pour les gradés. Les Allemands y faisaient venir des prostituées françaises... »
En août 1944, le château connaît une deuxième vie, plus honorable. Le 7 août, après la libération de Laval, le général Bradley y installe son quartier général. Le 22, vers 10 h 30, le Général Leclerc atterrit sur l'aérodrome à bord d'un avion léger, le célèbre Piper-Cub. Il est attendu par une Jeep qui le conduit vers le château. Le général de la deuxième division blindée veut rencontrer le général Bradley pour le convaincre de l'autoriser à aller à Paris. « Mais Bradley est absent du Bois-Gamats. Alors le Général Leclerc s'impatiente... »
Le 22 restera un jour mémorable pour les Lavallois. Après les lenteurs de la Bataille de Normandie, l'histoire fonce à toute vitesse. Car ce même jour, une heure plus tard, le général de Gaulle entre à Laval sous les acclamations de la foule. Faut-il y voir un signe ? En fin de journée, vers 19 h 15, Bradley atterrit enfin à Laval, lui-aussi à bord d'un Piper-Cub : « Il dit : Leclerc, c'est d'accord, foncez sur Paris ! » Le général français rejoint sa 2e DB qui stationne près d'Argentan. Et Paris est libérée trois jours plus tard. Laval et le château du Bois-Gamats ont peut-être porté chance à Paris.

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